Le jeûne musulman
یٰۤاَیُّہَا الَّذِیۡنَ اٰمَنُوۡا کُتِبَ عَلَیۡکُمُ الصِّیَامُ کَمَا کُتِبَ عَلَی الَّذِیۡنَ مِنۡ قَبۡلِکُمۡ لَعَلَّکُمۡ تَتَّقُوۡنَ
Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous soyez à l’abri du mal. (Al-baqrah 182)
Dans le verset ci-dessus, les musulmans sont informés en premier lieu que le jeûne n’est pas une institution nouvelle. Il ne s’agit pas d’un nouveau fardeau qui leur est imposé ; c’est une institution très ancienne et toutes les nations qui les ont précédées et parmi lesquelles les prophètes sont apparus ont reçu l’ordre d’observer le jeûne. Deuxièmement, il leur est dit qu’ils ne doivent pas considérer le jeûne comme un fardeau inutile ; il est destiné à leur bien et le principal avantage qu’ils en retireront sera d’apprendre à être pieux.
Comment le jeûne conduit-il à la piété ? Pour le comprendre, il faut voir ce que le jeûneur doit faire. Il doit s’abstenir de satisfaire ses appétits de l’aube au coucher du soleil, pendant un mois entier. Il peut avoir beaucoup de bonnes choses à manger et à boire, mais en obéissance au commandement de Dieu, il n’y touchera pas pendant ces périodes de jeûne.
Or, lorsqu’il s’est exercé à éviter ce qui lui est par ailleurs licite, uniquement pour rechercher le plaisir de Dieu, il lui devient plus facile d’éviter les choses que son divin Maître a déclarées illicites. Lorsque, par exemple, pendant ses jeûnes, il n’a pas goûté à la nourriture qu’il avait gagnée par des moyens licites et qu’il a pratiqué cette abstinence pendant un mois entier, comment pourrait-on s’attendre à ce qu’il goûte à une nourriture qui n’avait pas été gagnée de cette manière ? C’est ainsi que le jeûne conduit à la piété.
Encore une fois, ce n’est pas seulement de l’assouvissement de ses appétits que le musulman doit s’abstenir pendant son jeûne ; il doit aussi s’abstenir de toutes sortes de fausses paroles et de fausses actions. « Si vous ne vous abstenez pas de mauvaises paroles et de mauvaises actions, a dit le Saint Prophète (sa), Dieu n’a pas besoin que vous vous absteniez de manger et de boire. Pour que les jeûnes soient acceptés, il est essentiel que la personne qui jeûne s’abstienne également de toutes sortes de mauvaises paroles et de mauvaises actions.
De même, le Saint Prophète (sa) a dit : « Lorsque vous jeûnez, ne maltraitez personne et ne vous disputez avec personne ; et si quelqu’un se dispute avec vous, détournez-vous de lui en disant : « Je ne peux pas me disputer avec toi, car j’observe un jeûne ». Remarquez que le jeûne a pour but d’apprendre au musulman non seulement à mener une vie innocente et sans tache, mais aussi à vivre en citoyen pacifique.
Une fois encore, non seulement le jeûneur est tenu d’éviter toute forme de mal, mais il est également exhorté à pratiquer la charité. Selon une tradition, le Saint Prophète (sa) « était le plus libéral des hommes, mais pendant le mois de Ramadan, il était plus libéral qu’un coup de vent ».
Ainsi, le jeûne est une sorte d’exercice auquel le musulman est soumis afin qu’il lui devienne facile non seulement de s’abstenir de toute forme de mal et de vivre paisiblement en tant que citoyen respectueux des lois, mais aussi de faire du bien à ses semblables.
Le jeûne a également une autre fonction. Les riches et les nantis sont tenus par l’Islam d’aider leurs frères moins fortunés ; et le jeûne est conçu pour les préparer à cette fin. Le jeûne leur permet de se rendre compte des difficultés et des souffrances que les pauvres et les indigents doivent endurer en raison de leur pauvreté. Il arrive souvent que les pauvres n’aient rien à manger et qu’ils soient obligés de rester sans manger pendant des jours. Mais les riches qui n’ont jamais eu l’occasion de souffrir de la faim ne peuvent pas se rendre compte de la détresse des pauvres affamés. Le jeûne, cependant, leur fournit cette occasion. Pendant le jeûne, ils doivent se priver de nourriture et de boisson de l’aube jusqu’au coucher du soleil ; et en ressentant ainsi le poids de la faim et de la soif, ils en viennent à savoir ce que signifient réellement les souffrances des pauvres et des indigents. C’est ainsi que naissent dans leur esprit des sentiments de sympathie à l’égard des pauvres et qu’ils sont amenés à les aimer encore plus.
Le jeûne a aussi une leçon pour les pauvres. « Chaque acte de vertu a une récompense, a dit le Saint Prophète (sa), qui varie en degré ; mais le jeûne est un acte dont Dieu lui-même est la récompense. L’homme jeûne pour Dieu et Dieu lui-même sera sa récompense ». Le jeûne est donc considéré comme un acte de la plus haute vertu qui apporte la plus haute récompense, et la leçon que les pauvres peuvent en tirer est que s’ils supportent les souffrances de la pauvreté avec une résignation totale à la volonté de Dieu, comme un jeûneur qui supporte la douleur de la faim et de la soif en obéissant à Sa volonté, ils auront droit à la même récompense que celle qui est promise à celui qui observe le jeûne.
Les utilisations du jeûne sont nombreuses et variées, mais les quelques unes que j’ai tenté d’indiquer ci-dessus suffisent à prouver la véracité des paroles du Saint Coran qui disent :
Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous soyez à l’abri du mal.
Le jeûne prescrit est pour un nombre de jours déterminé mais quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner un nombre égal d’autres jours ; et pour ceux qui ne peuvent jeûner qu’avec difficulté, il y a une expiation : nourrir un pauvre. Et quiconque fera le bien de son propre gré, c’est mieux pour lui. Et le jeûne vous est bénéfique, si seulement vous le saviez.
Le mois de Ramaḍān est celui pendant lequel le Coran a été révélé comme guide pour l’humanité, avec des preuves claires sur la direction et le discernement. Par conséquent, quiconque d’entre vous est présent chez lui pendant ce mois, doit y jeûner. Mais quiconque sera malade ou en voyage devra jeûner pendant le même nombre d’autres jours. Allāh désire la facilité pour vous et Il ne désire pas de la privation pour vous et Il désire que vous complétiez le nombre de jours et que vous exaltiez la grandeur d’Allāh pour vous avoir guidés, et que vous Lui soyez reconnaissants. (Ch.2:Vs.184-186).
Traduire Par: Anil Anas
Majlis: HDF 59
La reference:
https://www.alislam.org/articles/muslim-fasting/